Quand vous entendez le mot ‘lagune’ ou ‘lagon’, vous imaginez tout de suite de la mer et du sable, mais savez-vous exactement quelle est la différence entre ces deux étendues marino-terrestres ? Pouvez-vous décrire une lagune et un lagon, dire ce qui les différencie ? Non ? Alors, voilà, voilà …
Une lagune, c’est beau
Comme pour beaucoup de beautés de la nature, les lagunes sont vieilles, très vieilles. Celles que nous pouvons admirer actuellement ont toutes quelque 6000 ans d’âge.

La lagune Balos, en Crète, bordée par la mer Méditerranée
© Olaf Tausch / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 3.0
Elles se sont formées grâce à du sable, des galets, de l’argile, du limon, des graviers et de la vase apportés là par les eaux d’un fleuve ou d’une rivière. Ces alluvions (ça s’appelle comme ça et à propos, ‘alluvions’ est un mot féminin) sont charriées du continent vers la mer par un cours d’eau plus ou moins grand et sont ensuite repoussées vers le rivage par les courants marins jusqu’à former un demi-cercle plus ou moins ouvert, ou autrement dit, une très belle plage.
Pour le plaisir des yeux, voici une lagune fermée, uniquement connectée à l’Océan Atlantique par un canal :

La lagune Rodrigo de Freitas au sud de Rio de Janeiro
© chensiyuan / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 4.0
Et la troisième de ces beautés de la nature que j’ai sélectionnée pour vous est la célèbre lagune de Venise (car vous saviez que c’était une lagune, n’est-ce pas ?) :

La lagune de Venise entre Italie et mer Adriatique
NASA Earth Observatory images [Public domain]
U.S. Geological Survey / Wikimédia Commons
Mais un lagon, c’est beau aussi !
Les lagons ressemblent aux lagunes, mais ce ne sont pas les mêmes forces qui leur donnent naissance. Ils se forment généralement au plein milieu d’un océan autour d’un volcan qui, après avoir craché la fureur de la Terre, s’affaisse. Oui, parce que quand un volcan s’affaisse, même très, très lentement, il fait remonter les coraux environnants vers la surface. Pour ceux qui préfèrent les explications visuelles, voici trois petits dessins issus du Dico Atlas des Mers et des Océans1. Remarquez bien les flèches rouges et vertes :

La formation des lagons
Dico Atlas des Mers et des Océans1 / Editions Belin
Illustration par Alexandre Nicolas
Et voici donc le premier de nos lagons, grand de 3,6 kilomètres de diamètre. Ses terres émergées s’étendent sur 3,82 kilomètres carrés et son lagon à proprement parler (la grande piscine à l’intérieur) sur 12,6 kilomètres carrés. Il est situé au plein milieu de l’Océan Pacifique Sud, à mi-chemin entre l’Australie et l’Amérique du Sud :

Le lagon de Vahanga en Polynésie Française
© NASA [Public domain] / Wikimédia Commons
Egalement au plein milieu de l’Océan Pacifique Sud en Polynésie Française se trouve le lagon de Raivavae. Vous pouvez admirer son volcan de 437 mètres de haut au milieu. L’île fait 14,95 kilomètres carrés.

Le lagon de Raivavae et son volcan
© NASA [Public domain] / Wikimédia Commons
Au plein milieu de l’Océan Pacifique Nord cette fois-ci, se trouve l’atoll de Wake Island (l’atoll, c’est-à-dire, le lagon à l’intérieur qui fait 6 kilomètres carrés plus son île de corail tout autour qui elle fait 7,1 kilomètres carrés). Il fait partie des Etats-Unis.

Le lagon de Wake Island, entre la Chine et le Mexique
© Hohum, US Air Force derivative work [Public domain]
Wikimédia Commons / CC-BY-SA 4.0
Un petit résumé pour ne pas oublier
Un petit résumé pour ne pas oublier ou pour les petits coquins qui n’ont fait que regarder les photos …
– Une lagune est formée d’alluvions poussées par des cours d’eau vers une mer ou un océan qui repousse ces alluvions pour créer de magnifiques plages et baies. Les lagunes se trouvent sur le littoral des continents.
– Un lagon est l’étendue d’eau que l’on trouve à l’intérieur d’un cercle de terre/corail après qu’un volcan en vieillissant (en s’affaissant) l’ait fait surgir tout autour de lui. Les lagons sont généralement au milieu des océans.
Et voilà ! Maintenant, si au détour d’un chemin vous tombez sur une lagune ou un lagon, vous saurez non seulement admirer la vue mais aussi apprécier à sa juste valeur l’oeuvre de mère Nature.
Mes sources pour écrire cet article :
1 Dico atlas des mers et des océans – Histoire, géographie et géopolitique, Pierre Royer, Editions Belin, avril 2013
Lagunes et estuaires sous l’influence de la marée (http://hmf.enseeiht.fr)
Top ! Un grand merci pour ces explications limpides. Votre site est extra !
Merci Rosenhita !